Témoignages

Frédéric et Caroline L. - France 26.10.19

Jérôme nous l’avons connu l’année dernière (oct 2018). Il a été notre greeter à Tokyo (voici le lien).

Cette année (oct 2019), de retour au Japon en duo, nous l’avons sollicité très rapidement (en janvier 2019) pour qu’il nous organise une bulle « Fuji-san » dans notre bulle nippone d’oct 2019. La bulle Fuji-San : une montée du Fuji-san, en diurne. Mais c’était sans compter avec la météo. Prévoir la météo presque 11 mois à l’avance est mission impossible !! 

En effet, la montée initialement prévue le vendredi 25 n’a pu se faire. Une météo difficile voire exécrable : de la pluie et le mont Fuji dans les nuages. Donc sûrement du vent et la neige qui devait tomber au sommet. En conséquence, une température ressentie glaçante et aucune visibilité.

Alors, dès notre arrivée chez lui, Jérôme a su adapter notre programme. Il a repéré une embellie météorologique non pas le 25 dans la journée, mais le 26 à partir de minuit. Notre bus pour le retour vers Tokyo étant programmé à 10h36, c’est serré, selon Jérome, mais jouable (et si on y ajoute le jet lag pas digéré, je ne vous dis pas...)

Donc, notre montée diurne se transforme en montée nocturne avec un départ le 26 à 00h30 du lodge pour assister au levé du soleil du sommet de Fuji-san.

Après avoir longuement discuté, lors du petit dej (préparé par le maître des lieux), le 25, du Japon, des pratiques nippones, de nos enfants respectifs et de ses projets, nous irons visiter quelques lieux dans la région. Nous laissons à Jérôme, la primeur ou l’initiative de le rendre ou pas public. En soirée (17h00-18h00) nous irons dîner d’un plat de houtou à Yamanakako-Mura. Excellent !!!!

Le soir, Jérôme nous prépare le matériel qu’il met à disposition : sac à dos, bâtons de marche, crampons, guêtres, chaufferettes. Les crampons seront bien utile car nous serons les premiers à fouler la neige 2019 du Fuji san. (Jérôme puisqu’il ouvrait notre marche sera The first). Il en profite pour vérifier nos habits : bonnet, gants, anorak, pantalon et chaussures de randonnées.

Son lodge est chaleureux, très agréable, très bien équipé et très confortable. Dormir sur des futons à même les tatamis, encore une première !

Comme voisins, Jérôme a des chicas et des sangliers. Nous en verrons à la nuit tombée. D’après ses voisins « humains » il y aurait aussi des ours. Mais là, on n’en aura ni vus ni aperçus. 

Au réveil, après un petit déjeuner copieux fait de café, de pain, de jus de fruits, de confitures, de fruits, d’œufs brouillés avec des lardons, nous sortons du lodge pour charger nos sacs à dos dans le van de Jérôme. La nuit est superbement étoilée, la lune est absente (absente pour le moment, vers 04h30 du mat elle arborera un jolie dernier croisant couché ). Il y avait longtemps que j’avais pu voir la Voie lactée. Un premier plaisir dans cette journée qui sera au delà de l’ordinaire.

Après une demi heure de voiture nous arrivons à la 5e station du sentier Subashiri, à 2000m. Nous nous équipons de nos anoraks, nos casquettes, nos tours de cou, nos frontales, nos chaussures de randonnée. Et nos bâtons en mains, nous laissons la voiture et nous attaquons la montée sans trop savoir à partir de quand et quelle neige nous allons rencontrer. 

Si dans un 1er temps nous pensions classer cette randonnée dans les souvenirs, elle sera à classer dans les aventures. Car pour nous, cette randonnée, c’est la première de nuit, la première au Japon, la première sur de la neige, la première avec des crampons et la première à plus de 3000.

Jérôme, en professionnel est à la fois assurant et rassurant, ce qui permet de monter régulièrement et à notre rythme.

La 6ème station se passe après être sorti de la forêt. La neige apparaît au sol entre la 6eme et la 7eme. Elle est gelée. Pour arriver à la 7eme station, Jérôme en 1er de cordée fait les traces pour que nous puissions avancer en sécurité.

De temps en temps, j’enfoncerai une demi jambe dans la neige. La plupart du temps il faudra casser la première couche de glace pour faire une petite marche. Il doit y avoir par endroits de 20 à 30 cm de neige.

Derrière, nous apercevons deux ou trois lueurs. D’autres randonneurs semblent nous suivre. 

A partir du moment où nous chausserons les crampons, arrivés à la 7eme, la progression retrouvera un rythme. Jusqu’à la 8,5 où nous pouvons assister à ce magnifique spectacle inespéré que Jérôme nous a permis de vivre. 

L’horaire de notre bus se rapproche, nous n’aurons pas trop des 3h30 qui nous séparent de notre horaire de bus pour redescendre et faire la route. De plus, l’oxygène vient à me manquer. Ajouté au manque de sommeil et au froid qui m’envahit, les pas deviennent très difficiles et très lourds. 

Après un café, monté par Jérôme, et les photos, qui nous permettront de nous souvenir de cette expérience magique : voir la naissance d’une journée au pays du soleil levant à son point le plus haut, nous prenons le chemin du retour. 

Si les photos sont là, les images sont en nous : une expérience et des souvenirs exceptionnels.

Les images sont toutes plus magnifiques les unes que les autres. La neige est immaculée. Elle brille des rayons du soleil. Un spectacle tout aussi beau qu’il nous semble dangereux, heureusement les crampons sont là.

Nous ne croiserons jamais les lueurs aperçues lors de notre montée.

Après avoir quitté la neige-glacée nous déchaussons les crampons et nous abordons de longs tronçons dans lesquels nos pieds s’enfoncent dans la cendre de lave.

Alors que nous descendons depuis deux heures, nous nous retournons. Le sommet est entouré de grisaille. Quelques minutes plus tard, à nouveau, nous nous retournons et fujisan s’entoure d’un magnifique ciel bleu, qu’il ne quittera plus jusqu’à notre arrivée à la voiture. Sûrement pour nous saluer, nous les 1ers a avoir foulé ses neiges 2019.

La petite montée pour rejoindre le parking finit de nous casser les pattes.

A la voiture, après avoir quitté sacs à dos, anoraks et chaussures de marche, nous prenons encore quelques photos de fujisan. 

Il est temps de le saluer une dernière fois et de nous diriger vers notre bus après un passage rapide pour nous changer au lodge de Jérôme. Dans la voiture la parole est rare. Sûrement la fatigue, nous sommes déjà sous le coup des images, mais aussi l’immense joie d’avoir réussi, d’une part plusieurs premières et d’autre part Une Expérience inoubliable et unique. Expérience que Jérôme, en professionnel de la montagne et de la course en montagne, a su nous construire en toute sécurité, en toute gentillesse, avec le sourire et en toute simplicité. Ce que nous cherchions, il a su nous construire notre « fujisan bulle ». Si nous devions qualifier Jérôme, nous pourrions dire : Majutsu-shi jerōmu  (Jérôme le magicien!!)

Sa petite Start up a bien grandie et Jérôme en est toujours aussi fier. Il a bien raison. Il se fait plaisir, c’est certain. Allier travail et passion, que vouloir de plus ? Nous lui souhaitons qu’il continue de se faire autant plaisir, ainsi il saura vous apporter son meilleur.

 

Bertrand M. - France 24.09.19

Apres 1h30 de train de Tokyo station (avec JR pass), je suis arrivé à Gotemba vers 17h30 où Jerome m'attendait.Nous sommes alles ensuite diner dans restaurant local en dégustant un plat typique de la région pour environ 1200 yens (environ 11 euros). Puis un bref stop à une épicerie pour acheter quelques barres énergétiques et autres pour la rando.

Ensuite installation dans un chalet (en bois) très agréable et chaleureux. Puis levée vers 3h15 pour un petit-déjeuner consistant (café, œufs brouillés, tartines…). Et départ en minibus pour le parking de la 5e station du sentier de Subashiri. Nous avons commencé l’ascension depuis le parking à 4h40, de nuit, avec la frontale. Le sentier débute  relativement raide au milieu d'une forêt, laissant se dégager une "atmosphère particulière et envoutante". Progressivement l'obscurité a faibli pour laisser place à l'arrivée du jour... Avec un lever de soleil sur le Mt Fuji et ses collines environnantes : magnifique, exceptionnel… Que du Bonheur ! Apres divers petits arrêts, notamment pour prendre des photos, et 4h30 de marche, nous sommes arrivés au sommet (3776 mètres) vers 9h10, avec (malheureusement) de la brume les 100 derniers mètres. Malgré la rencontre de quelques randonneurs au sommet ayant renoncé de faire le tour du cratère par suite d’un vent  violent, nous avons quand même tenté l’aventure, à ma demande... Mais après avoir progressé jusqu’à environ un tiers du cratère, nous avons dû rebrousser chemin tellement le vent était fort (+ de 150 km/h) et rendait la progression  dangereuse. C'est la première fois que je rencontre un vent si « puissant"... Jamais connu avec le mistral (vent de la vallée du Rhône) qui souffle pourtant quelques fois très fort ! Puis retour vers le point de départ en empruntant des "sentiers de laves", et descente quelques fois en petites foulées dans le "sable de lave". Nous sommes arrivés à la 5e station vers 12h, et avons déjeuné à la station avec un bol de nouilles aux divers champignons du Mt Fuji (excellent). Ensuite, Jérôme m’a raccompagné à la gare de Gotemba et je suis arrivé vers 16h à Tokyo Station, très heureux d’avoir pu gravir le mont culminant du Japon. La compagnie, la "bonne humeur" et la connaissance du Japon de Jérôme (qui m'a beaucoup appris, n'ayant pas le temps de lire mon guide !) ont rendu cette rando très agréable, n'ayant pas vu le temps passé... que du Bonheur (… je sais, je me répète…). Je recommande sincèrement à toute personne qui veut faire l'ascension du Mt Fuji (à faire) (ou un trek au Japon) dans de bonnes conditions, de faire appel au professionnalisme et à la gentillesse de Jérôme Latapis, que je ne connaissais pas à mon arrivée au Japon (mais dont Je vais garder le contact pour un éventuel futur trek au Japon, pays dont je garde un excellent souvenir).

Bertrand MILAN